Quantcast
Channel: Pierre Moscovici - Le blog » Résultats de recherche »
Viewing all articles
Browse latest Browse all 16

Mon interview dans le Monde : « Nous sommes les premiers à entreprendre pour moraliser la finance »

$
0
0

A retrouver dans l’édition papier du journal Le Monde d’aujourd’hui, une double page consacrée au projet de loi de réforme bancaire. J’y exprime dans un entretien ma vision de cette réforme.

CC Parti socialiste

En voici un extrait :

Le Parlement commence, mardi 12 février, l’examen du projet de loi de réforme bancaire. Pierre Moscovici, ministre de l’économie, revient sur l’élaboration du texte qui doit permettre de cantonner les activités spéculatives des banques dans une filiale séparée. Il évoque aussi les discussions parfois houleuses qui l’ont accompagné, tant avec les établissements financiers qu’avec la majorité.

C’est un texte précurseur en Europe, une réforme que nous sommes les premiers à entreprendre pour moraliser la finance.

L’UMP dit que cette réforme bancaire sera au mieux inutile…

C’est un texte précurseur en Europe, une réforme que nous sommes les premiers à entreprendre pour moraliser la finance, mieux la réguler et empêcher ceux qui prennent des risques indus d’en faire peser la responsabilité sur les clients ou les contribuables.

L’UMP se trompe en prétendant que c’est une réforme pour rien. Celle-ci combat les errements du passé, pour les prévenir et les sanctionner à l’avenir. Ceux qui ont aidé les établissements bancaires sans aucune contrepartie en 2008 n’ont aucune leçon à donner.

Nous avançons vite, avec une réforme effective avant 2015. Nous anticipons sur celle de l’Europe.

Pourquoi ne pas séparer banque de dépôt et de marché, comme au Royaume-Uni ?

La réforme Vickers n’est pas un Glass Steagall Act [instauré aux Etats-Unis en 1933] : elle ne scinde pas les banques en deux, elle en brandit la menace. Cette réforme a été conçue pour que la City fonctionne comme avant la crise, là où nous encadrons strictement les activités des banques sur les marchés. Elle s’appliquera en 2019 seulement, après des élections et un éventuel référendum sur la participation du Royaume-Uni à l’Europe. Franchement, ce n’est pas l’exemple dont je veux m’inspirer !

Nous, nous avançons vite, avec une réforme effective avant 2015. Nous anticipons sur celle de l’Europe, qui s’inspirera du rapport Liikanen et sera proche de la nôtre, comme l’est aussi le projet allemand.

N’avez-vous pas été freiné par la pression du « lobby bancaire » ?

Nous avons un modèle bancaire qui combine banque de dépôt et banque d’investissement, qui a mieux résisté que d’autres. Pourquoi l’affaiblir, en créant des banques de dépôt privées d’accès aux financements de marchés et des banques d’affaires moins compétitives, de taille réduite ? Veut-on se doter de pures banques d’affaires à la façon de Goldman Sachs ou Morgan Stanley, qui ont joué un rôle particulier pendant la crise ?

Pour l’homme de gauche que je suis, cela ne peut être un objectif. La BNP sans Paribas ne serait pas la première banque en zone euro. Je ne suis pas l’ami des banques ni leur avocat, mais leur ministre de tutelle et souvent leur partenaire, quand il faut discuter de l’avenir de PSA ou des Chantiers de l’Atlantique.

La lutte contre les paradis fiscaux est un combat juste, poursuivi depuis les années 1990.

Quel sera l’impact de l’amendement du groupe écologiste que vous avez accepté, qui forcera les banques à la transparence dans les paradis fiscaux ?

Considérable. Nous allons être le premier Etat au monde à obliger ses banques à publier, pour tous les pays, y compris les paradis fiscaux, chiffres d’affaires et effectifs. C’est la mesure que réclamaient les ONG ; c’est la France qui, une fois encore, est précurseur. La lutte contre les paradis fiscaux est un combat juste, poursuivi depuis les années 1990.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans les pages du Monde daté mardi 12 février, et dans les pages Abonnés du Monde.fr.

Propos recueillis par Anne Michel


Viewing all articles
Browse latest Browse all 16

Trending Articles